« L’utilité de la connaissance inutile :
Réflexion sur les liens entre recherche fondamentale et appliquée
»
par Serge Haroche (Collège de France et Ecole Normale Supérieure, Paris)
Lieu : Amphithéatre Schweitzer - Palais de la Musique et des Congrès - Place de Bordeaux - 67000 Strasbourg (voir plan d'accès ci-dessous)
Date et heure : Samedi 6 juillet 2024 de 11h30 à 12h30 (accès à partir de 11h15)
Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles. L'exposé est en français.
Résumé : La quête de la connaissance motivée par la curiosité pure est à la base de toutes les inventions qui ont au cours des siècles amélioré les conditions de vie de l’humanité. Les grands scientifiques auteurs des découvertes scientifiques fondamentales n’avaient en général aucune idée des applications qui en seraient faites, souvent des décennies plus tard. Inversement, les développements technologiques ont au cours de l’histoire permis d’observer le monde avec de plus en plus de précision, contribuant à la remise en cause et au progrès constant des connaissances fondamentales.
Recherche fondamentale et appliquée sont ainsi les deux faces, indissociables l’une de l’autre, d’une même médaille. Cette vérité a été analysée dans un livre écrit avant la seconde guerre mondiale par Abraham Flexner, le fondateur de l’Institut des études avancées de Princeton qui avait accueilli de nombreux mathématiciens et physiciens chassés d’Europe par le nazisme, parmi lesquels Einstein, von Neumann et Gödel.
J’ai repris pour ma conférence le titre un peu provocateur du livre de Flexner qui était un plaidoyer pour la recherche fondamentale, étayée par de nombreux exemples tirés de la science de son temps. Un siècle plus tard, la recherche fondamentale est plus que jamais nécessaire et de nombreux domaines de recherche actuels en physique illustrent de façon éclatante les liens toujours renouvelés entre science fondamentale et appliquée.
A propos de l'orateur : Serge Haroche, né le 11 septembre 1944 à Casablanca au Maroc, est un physicien français travaillant dans le domaine de la physique quantique. Le 2 juin 2009, il reçoit la médaille d'or du CNRS. Le 9 octobre 2012, il est colauréat du prix Nobel de physique avec l'Américain David Wineland pour « leurs méthodes expérimentales novatrices qui permettent la mesure et la manipulation des systèmes quantiques individuels » (Source: Wikipedia)